30 mars 2018

L'allaitement

L'allaitement est un sujet tellement vaste...

Avant même de tomber enceinte, je n'étais pas attirée par l'allaitement. J'y étais même plutôt réfractaire. Je me disais: c'est mon corps, il m'appartient. Une fois enceinte, je me suis dit: on verra bien, mais je n'étais pas plus convaincue que ça. Je ne m'étais donc pas plus renseignée.

Sur la liste des affaires à apporter pour le séjour à la maternité, il y avait de la crème, des coussinets d'allaitement et des coquilles recueille lait. J'ai donc pris tout cela comme indiqué.

J'ai accouché un mois avant, et je ne m'étais pas préparé. La sage femme, après avoir posé mon bébé sur moi, m'a posé la question : "Vous comptez allaiter ?" Je lui ai dit : "si ça marche oui sinon tant pis". Elle m'a dit: "alors c'est oui" , et elle m'a positionné mon bébé sur un sein pendant une demi heure, puis sur l'autre.


Durant le séjour à la maternité, j'ai eu beaucoup de mal. Et mal.... Les sages femmes m'ont montré plusieurs positions, mais rien n'y faisait. Mon bébé avait cependant un poids correct donc je n'ai pas eu besoin de compléter l'allaitement par un biberon de lait.

Arrivée à la maison, l'angoisse. J'avais très mal et je n'arrivais pas bien à donner le sein à mon bébé. La fatigue, la culpabilité, la douleur, je pleurais à chaque tétée. Mes amies qui étaient passées par là m'ont conseillé de prendre rendez-vous avec une sage femme, consultante en lactation.J'ai donc eu rapidement rendez-vous avec cette sage femme, Emmanuelle, et elle m'a sauvée. Moi et l'allaitement. Je positionnais mal mon bébé, j'avais des crevasses et mon bébé s'énervait de ne pas arriver à bien prendre le sein. Quelques séances ont été nécessaires à tout réajuster.

Le premier mois est un peu difficile mais après, une fois la lactation installée, c'est que du bonheur! Ou presque lol
On sait que le lait maternel est plein d'anticorps pour bébé, c'est ce qui m'a fait tenir. J'ai persisté et depuis ça continue, 19 mois après!!
Jamais je n'aurai pensé allaiter encore. Mais lorsqu'on devient parent beaucoup d'idées préconçues s'envolent. On fait comme on veut, comme on peut.

Je n'ai pas été confrontée aux regards malveillants, mais j'ai un peu redouté la première fois où je suis sortie en public et qu'il a fallu que j'allaite.J'avais acheté un poncho spécial allaitement. Après je me suis contentée des langes (grand format) et cela s'est très bien passé.

Pour ajouter à tout ca, tout le monde se mêle et donne son avis. Après 6 mois d'allaitement tout d'un coup il n'est plus normal d'allaiter, il faut se détacher de son enfant, qu'il mange et qu'il dorme seul. Il faut rentrer dans les rangs. On dirait que cela dérange. Mais j'ai envie de dire cela nous regarde!!!
Et lorsque son enfant est accueilli en structure collective, c'est la même chose. Les "professionnels" qui ne devraient pas donner leur avis vous le donne. Au moment où vous êtes vulnérable, lors de la première vraie séparation avec votre enfant, on vous fait, consciemment ou non, culpabiliser. Culpabiliser de toujours allaiter votre enfant, d'être fusionnels.
Et de là part votre désarroi. Vous êtes tiraillée entre ce qu'on vous dit et ce que vous ressentez: les opposés. Vous nagez à contre courant. C'est dommage mais il ne faut surtout pas que cela entrave votre relation avec votre enfant. Je me suis posée beaucoup de questions, trop et le quotidien est devenu pesant. Je voyais mon bébé avoir besoin du sein, être réconforté et bien après l'allaitement. Alors pourquoi ce qui lui profitait il y a un mois pouvait tout d'un coup lui nuire ?

Il y a des moments magiques. Lorsque votre bébé commence à grandir et est éveillé, vous le voyez vous regarder droit dans les yeux lorsqu'il tête, le regard rempli d'amour, puis sa petite main vous caresse doucement. Le temps s'arrête et vous vous retrouvez dans une bulle d'amour... <3

L'allaitement a aussi un côté pratique, car quand on allaite à la demande, on peut répondre rapidement aux besoins de son enfant, partout. Bon du coup cela signifie être présente souvent, surtout au début. Je me rappelle que je n'osais pas sortir, m'absenter de peur que mon enfant réclame le sein, ne puisse être calmé sans. Mais cela peut vite devenir étouffant : oui une maman qui allaite peut prendre quelques heures pour elle, sans son bébé. Sans culpabiliser. Car comme on dit pour bien s'occuper de son enfant il faut être bien soi-même. Avoir un équilibre.

La place du père dans l'allaitement est très importante aussi. Le père de votre enfant est votre premier soutien. Il ne doit pas se sentir exclu par cette relation qui est forte, car lui aussi peut créer des moments de complicité avec son enfant, en lui donnant le bain par exemple, en le berçant, en lui racontant des histoires... J'ai eu la chance que mon conjoint comprenne, même si cela n'est pas simple tout le temps, et me soutienne quoi qu'il en soit.

Donc si j'ai un conseil encore une fois n'écoutez personne vous dire comment faire votre vie et vous occuper de votre enfant: vous seule savez ce qui est bien pour votre enfant, votre famille.
Il faut arrêter de culpabiliser sur tout et pour tout.
Aujourd’hui encore, après 19 mois d'allaitement, j'apprends encore tous les jours de cette relation avec mon fils, des bienfaits de l’allaitement.
Alors profitez bien de chaque instant de partage avec votre enfant et bon allaitement !!

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